Encore méconnue du grand public, la cystite interstitielle est un trouble génito-urinaire qui atteint pourtant de nombreuses personnes. Au Canada, par exemple, plus de 3 000 patients sont annuellement enregistrés par les services d’urologie. Cette affection rare et invalidante est caractérisée par de vives douleurs vésicales ainsi qu’une forte pollakiurie. Découvrez tout ce qu’il faut savoir sur la cystite interstitielle et comment la soigner.
Quels sont les symptômes de la cystite interstitielle ?
Souvent confondue avec son homologue bactérienne, la cystite interstitielle est une pathologie non infectieuse aux causes encore inconnues. Cet amalgame est dû au fait que ces deux troubles présentent des signes pratiquement identiques. Toutefois, les symptômes ne sont ressentis que tardivement dans le cas d’une cystite interstitielle.
De fortes douleurs vésicales
Le premier élément annonciateur d’une cystite interstitielle est la forte douleur ressentie par le patient. Par ailleurs, l’intensité de la souffrance subie varie en fonction du remplissage de la vessie. Plus cette dernière est pleine, plus le patient ressent des douleurs.
Comme on peut le lire sur des sites spécialisés et selon cette clinique urologique de la Rive Sud, la douleur liée à une cystite interstitielle n’est pas figée à une seule zone. Elle irradie dans toute la partie inférieure du corps, notamment le bas du dos, le rectum, le vagin et l’urètre. Cette douleur se manifeste principalement par une forte sensation de brûlure et est exacerbée par la miction. De même, l’acte sexuel peut être un déclencheur de cette situation délicate.
Une pollakiurie aiguë
À l’instar d’une infection urinaire classique, la cystite interstitielle induit de fortes envies d’uriner. Vous ressentez alors d’impérieuses envies d’uriner qui sont suivies de douleurs quand ces envies ne sont pas immédiatement satisfaites. Très fréquente, cette pollakiurie se manifeste plusieurs fois par heure. Selon la gravité de la pathologie, vous pouvez aller aux toilettes entre 40 et 60 fois par jour.
Paradoxalement, seule une faible quantité d’urine est émise après de longues minutes d’attente. Par ailleurs, la pollakiurie est accentuée durant les moments de stress physique ou émotionnel ainsi qu’en cas d’allergie saisonnière. Chez les femmes, l’ovulation et les menstrues sont également des éléments déclencheurs.
Cystite interstitielle : rendez-vous chez un urologue pour la soigner
Au regard de la gravité de ses symptômes, la cystite interstitielle est une pathologie qui nécessite une prise en charge spécifique. De ce fait, il est fortement recommandé de se rendre chez votre médecin traitant dès les premiers signes de malaise. Sur la base de certains examens, le praticien va rechercher d’éventuels germes afin de confirmer ou infirmer la cystite infectieuse.
En l’absence de bactéries, vous serez alors orienté vers un urologue pour un bilan plus approfondi. Ce dernier va alors procéder à une hydrodistension de votre vessie en remplissant celle-ci d’eau pendant 2 minutes. Cette opération est le plus souvent pratiquée sous anesthésie générale pour éviter tout inconfort et toute douleur.
Dans le cas d’un saignement de votre vessie, une biopsie est pratiquée pour vérifier s’il s’agit d’un cancer vésical. D’autres examens tels que la cystomanométrie, l’ECBU ou la cytologie urinaire sont également effectués. Si ces différentes analyses sont normales, le spécialiste peut alors conclure à une cystite interstitielle. Bien qu’elle soit incurable, cette pathologie peut être maîtrisée au moyen de certains médicaments.
Plus connu sous l’appellation Elmiron, le pentosan sodique demeure pour l’instant le remède le plus efficace pour calmer les symptômes. En dehors de ce produit, l’urologue peut vous mettre sous antalgiques ou anti-inflammatoires non stéroïdiens. Des antidépresseurs et des relaxants musculaires peuvent par ailleurs être admis dans le cadre de la prise en charge de cette maladie.
Comment prévenir une cystite ?
Étant donné le manque d’informations sur les causes de la cystite interstitielle, il est quasiment impossible de la prévenir. En revanche, les spécialistes recommandent d’adopter des comportements favorisant la bonne santé du système uro-génital. Ainsi, vous devez veiller à la bonne hydratation de votre organisme en buvant régulièrement de l’eau au cours de la journée.
Cela vous aide à purifier vos reins en les débarrassant des toxines. Vous devez également suivre un régime alimentaire sain et bénéfique pour votre physiologie. Plus concrètement, vous devez éviter tout aliment acide et ceux ayant une forte teneur en potassium. La tomate, la banane ou encore les agrumes sont alors à bannir de votre alimentation ou à consommer très occasionnellement.
De même, les boissons gazeuses, caféinées et alcoolisées sont à proscrire puisqu’elles contribuent à l’irritation de la vessie. Vous devez de plus vous abstenir de consommer des repas épicés qui sont propices à cette affection. Si vous fumez, la cystite interstitielle peut s’avérer un motif suffisant de sevrage. En effet, la consommation régulière de tabac est l’une des causes importantes de troubles urologiques.